Git ? Qu’est-ce donc ?

Git est un logiciel de version de fichiers permettant de garder une trace de toutes les modifications apportées au fichiers suivis dans un répertoire (un dépôt) et ses sous-répertoires –sous couvert qu’ils n’aient pas été ignorés explicitement. Il permet également de conserver plusieurs versions parallèles du projet, comme par exemple une version stable et une version de développement, et permet l’ajout de modifications d’une de ces versions parallèles à une autre via des fusions partielles ou totales de branches, avec une automatisation des fusions de fichiers lorsqu’il n’y a pas de conflit entre ces derniers.

Avant de continuer, sache que je suis bilingue français-sarcasme, si tu es du genre à t’énerver pour un rien, cette page est à haut risque pour toi.

Toujours là ? Tu auras été prévenu·e.

Ça a l’air cool, comment ça s’obtient ?

Et surtout, comment ça s’installe ?

Très bonne question Kevin. Tout d’abord, il faut t’assurer que git soit installé sur ton système et utilisable depuis le terminal. Sous GNU/Linux, tu peux l’installer via ton gestionnaire de paquet, ce qui rendra la commande accessible directement depuis le terminal. Tu auras sans doute besoin de préfixer la commande avec sudo. Si tu n’as pas les droits pour utiliser sudo, demande à celui qui a les droits (ton administrateur système ou ton papa (j’avais prévenu que je n’allais pas être sympa dans ce tutoriel)).

$ apt install git                    # Debian, Ubuntu et les distros basées dessus
$ yum install git                    # CentOS
$ dnf -y install git                 # Fedora
$ pacman -S git                      # ArchLinux et les distros basées dessus
$ emerge --ask --verbose dec-vcs/git # Gentoo
Figure 1: >install gentoo

Figure 1: >install gentoo

Si tu n’es pas sous GNU/Linux mais que tu as au moins le goût d’être sous un OS de type Unix, tu peux exécuter la commande correspondante à ton OS suivant :

$ pkg install git                                     # FreeBSD
$ brew install git                                    # macOS avec brew
$ port install git +svn +doc +bash_completion +gitweb # macOS avec MacPorts

Si tu es sous Windows, soit tu utilises le WSL (Windows Subsystem for Linux), soit… bonne chance. Toutes les commandes seront en syntaxe Unix dans ce tutoriel, mais si tu as bien deux neurones, tu devrais pouvoir tout de même suivre le tutoriel.

Ok c’est bon, et il y a une configuration à faire ?

Tu peux configurer Git si tu le souhaites, oui. En général, il est recommandé de paramétrer au moins son nom et son e-mail. Tu peux les paramétrer via la ligne de commande :

$ git config --global user.name "Kévin Masturbin"
$ git config --global user.email "[email protected]"

Tu peux aussi éditer le fichier ~/.gitconfig comme suit :

[user]
     email = ton@email.truc
     name = Ton nom

Cela permettra d’associer ton nom et ton adresse mail à tes commits. Par défaut, ceux qui sont enregistrés avec ton compte utilisateur de ton PC sont mis par défaut dans ces paramètres, mais on met quasiment tous un nom à la con quand on le créé. Et ça permet d’avoir les même paramètres si tu es sur un autre ordinateur.

Il y a encore pas mal de paramètres que tu peux gérer avec ce fichier, je reparlerai de certains plus tard, mais pour le reste, la documentation en ligne sur gitconfig ne manque pas.

Ok très bien, comment on l’utilise maintenant ?

Du calme Jean-Kevin, ralentis un peu. Comme le dit ce vieux dicton Chinois :

Celui qui marche trop vite…… marche…………… trop… vite…? C’est compliqué les dictons chinois…

De toutes façons, ce dicton est une contrefaçon, donc la qualité de la citation n’est pas extraordinaire. Bref.

Je commence comment ?

Si tu souhaites créer un dépôt git, rien de plus simple : créé ton répertoire dans lequel tu travailleras, et déplace-y-toi. Ensuite, tu pourra initialiser ton dépôt via la commande git init.

$ mkdir monsuperprojet
$ cd monsuperprojet
$ git init
Initialized empty Git repository in /tmp/monsuperprojet/.git/

Si tu obtiens à peu près le même message après la dernière commande, félicitations ! Tu viens de créer ton premier dépôt git. En l’occurrence, j’ai créé mon dépôt dans /tmp, mais toi tu peux voir un truc du genre /home/corentin/monsuperprojet à la place. Tu peux vérifier que tout va bien en rentrant la commande git status.

$ git status
On branch master

No commits yet

nothing to commit (create/copy files and use "git add" to track)

Parfait ! Ah, et ne met rien d’important dans /tmp, ce dossier est réinitialisé à chaque redémarrage de ta machine. Ou alors, met-y uniquement des fichiers que tu ne souhaites avoir que temporairement sur ta machine (comme ce meme que tu télécharges depuis Reddit pour le reposter sur Discord).

Et pour rajouter des fichiers ?

Maintenant tu peux commencer à travailler sur ton projet. Mais tout d’abord, on va voir ce qu’il se passe si jamais on créé un fichier dans le dépôt. Créé un fichier main.c dans lequel tu vas entrer ce code :

#include <stdio.h>

int main(int ac, char* av[]) {
  printf("Hello World!\n");
  return 0;
}

Bref, si tu exécutes à nouveau git status, tu obtients cette sortie :

$ git status
On branch master

No commits yet

Untracked files:
  (use "git add <file>..." to include in what will be committed)

	main.c

nothing added to commit but untracked files present (use "git add" to track)

Tu commences à comprendre un peu le bail ? Git vient de détecter qu’un nouveau fichier a été créé qu’il ne connaissait pas avant. Suivons ses bon conseils et ajoutons le fichier au dépôt.

$ git add main.c
$ git status
On branch master

No commits yet

Changes to be committed:
  (use "git rm --cached <file>..." to unstage)

	new file:   main.c

Super, maintenant git va surveiller les changements du fichier, mais attention, il n’a pas encore enregistré son état. Pour l’instant il sait juste que le fichier est là, dans un certain état, mais rien ne garanti encore qu’on pourra retrouver cet état plus tard. On appelle ça le staging. Pour ce faire, il faut créer ce qu’on appelle un commit. En gros, il s’agit d’un enregistrement des modifications apportées à un ou plusieurs fichiers (dans leur globalité ou partiellement, on verra ça plus tard), le tout avec un commentaire.

$ git commit -m "Un petit pas pour moi, un grand pas pour mon projet"
[master (root-commit) 89139ef] Un petit pas pour moi, un grand pas pour mon projet
 1 file changed, 6 insertions(+)
 create mode 100644 main.c

Parfait ! Certains éléments peuvent être un peu différent chez toi, comme par exemple la référence du commit juste avant le message. Ça, c’est un truc qui est géré automatiquement par git. Et voilà, on a l’état de notre répertoire qui est enregistré et qui sera disponible plus tard. Maintenant, tu sais comment enregistrer des état de ton dépôt via les commits.

Cool, mais j’ai accidentellement mis un fichier en staging

Si jamais tu as un staging que tu veux annuler, tu peux utiliser la commande git reset HEAD nomdufichier (ou plusieurs noms de fichiers) pour annuler le staging. Une fois le fichier qui n’est plus dans ton staging, tu peux même annuler toutes les modifications que tu as apporté au fichier depuis ton dernier commit avec la commande git checkout -- nomdufichier, et tu peux aussi mettre plusieurs noms de fichiers. Par exemple, si j’ai modifié mon main.c en modifiant ainsi les arguments du main() :

#include <stdio.h>

int main(void) {
  printf("Hello World!\n");
  return 0;
}

Je peux annuler tout ça via ces commandes :

$ git reset HEAD main.c
Unstaged changes after reset:
M       main.c
$ git checkout -- main.c
$ git status
On branch master
nothing to commit, working tree clean

Si je fait un cat main.c, je vois qu’il est revenu à son état initial.

Et petite remarque concernant les arguments de la fonction main en C : on peut leur donner le nom que l’on souhaite (personellement j’aime bien parfois metre ac et av au lieu de argc et argv), ça ne changera strictement rien au comportement du code. Et si l’on ne souhaite pas utiliser les arguments reçus par le main, on peut simplement déclarer la fonction main comme main(void). Au moins, c’est clair pour le compilateur et le lecteur du code : on s’en fiche des arguments du main.

Par contre, chose importante : mettre void en arguments du main est du C, et ce n’est pas valide en C++. Le C++ n’est pas du C avec des fonctionnalités en plus.

En fait, j’ai juste oublié un truc dans mon commit précédent

Si jamais tu veux à la place ajouter la modification d’un fichier au dernier commit (mettons, tu as oublié d’ajouter également un fichier texte), tu peux utiliser l’option --amend lors du commit du fichier oublié.

$ git add main.c # J’ai refait les modifications annulées plus tôt
$ git commit -m "second commit"
[master 97f698a] second commit
1 file changed, 1 insertion(+), 1 deletion(-)
$ echo "C’est un super projet !" > projet.txt
$ git add projet.txt
$ git commit --amend -m "second commit + oubli"
[master 9aff4c0] second commit + oubli
Date: Fri Oct 5 11:10:56 2018 +0200
2 files changed, 2 insertions(+), 1 deletion(-)
create mode 100644 projet.txt

En gros, le commit que tu viens de faire a remplacé le précédent en conservant les informations du commit précédent, mis à part son commentaire. Si tu ne met pas l’option -m "ton texte" lors de l’amendement du commit, ton éditeur texte par défaut va s’ouvrir pour que tu puisses modifier le texte du commit précédent si tu le souhaite. Si jamais vim s’ouvre et que tu n’as aucune idée de comment sortir de cet enfant du démon, tu as juste à appuyer sur la touche Échap (au cas où), puis à taper :wq (w pour écrire le fichier, q pour quitter), puis tu appuie sur la touche Entrée. Si tu as Nano qui s’est ouvert, alors il faut taper Ctrl-X. Dans tous les cas, tu aurais dû utiliser Emacs.

Euh, j’ai oublié ce que j’ai changé lors du dernier commit

Pas de panique ! Tu peux entrer la commande git diff afin de voir ce que tout ce que tu as modifié lors de ton dernier commit. Et si tu ne souhaite voir les modifications que d’un certain fichier, tu peux ajouter le nom de ton fichier à la fin de la commande.

$ echo "C’est un super projet !" > projet.txt
$ git diff
diff --git a/projet.txt b/projet.txt
index 03b0f20..b93413f 100644
--- a/projet.txt
+++ b/projet.txt
@@ -1 +1 @@
-projet
+C’est un super projet !

Tu peux également voir les différences de fichiers entre deux commits en entrant leur référence. Pour avoir la référence, tu peux rentrer la commande git log pour avoir un petit historique des commits.

$ git log
commit 4380d8717261644b81a1858920406645cf409028 (HEAD -> master)
Author: Phuntsok Drak-pa <[email protected]>
Date:   Fri Oct 5 11:59:40 2018 +0200

    new commit

commit 59c21c6aa7e3ec7edd229f81b87becbc7ec13596
Author: Phuntsok Drak-pa <[email protected]>
Date:   Fri Oct 5 11:10:56 2018 +0200

    nouveau texte

commit 89139ef233d07a64d3025de47f8b6e8ce7470318
Author: Phuntsok Drak-pa <[email protected]>
Date:   Fri Oct 5 10:56:58 2018 +0200

    Un petit pas pour moi, un grand pas pour mon projet

Bon, c’est un peu long et un peu trop d’infos d’un coup, généralement je préfère taper git log --oneline --graph --decorate afin d’avoir un affichage comme suit :

$ git log --oneline --graph --decorate
* 4380d87 (HEAD -> master) new commit
* 59c21c6 nouveau texte
* 89139ef Un petit pas pour moi, un grand pas pour mon projet

Plus propre, non ? Et les références sont plus courtes, ce qui est plus agréable à taper. Allez, comparons les deux derniers commits.

$ git add .
$ git commit -m "new commit"
$ git log --oneline --graph --decorate
* 4380d87 (HEAD -> master) new commit
* 59c21c6 nouveau texte
* 89139ef Un petit pas pour moi, un grand pas pour mon projet
$ git diff 59c21c6 4380d87
diff --git a/projet.txt b/projet.txt
index 03b0f20..b93413f 100644
--- a/projet.txt
+++ b/projet.txt
@@ -1 +1 @@
-projet
+C’est un super projet !

Il y a des fichiers dont je me fiche dans mon dépôt

Dans ce cas, il est grand temps de te présenter le fichier .gitignore. Comme son nom l’indique, il permet au dépôt d’ignorer des fichiers selon ce que tu lui indiqueras. Par exemple, si tu veux ignorer tous les fichiers qui se terminent en .out (ou .exe sous Windows), tu peux éditer (ou créer) ton .gitignore et entrer ces lignes :

*.out
*.exe

Maintenant, si tu créés un fichier en .out ou .exe, il sera complètement ignoré par git et ne sera pas stocké dans l’historique des versions. Il s’agit de ce qu’on appelle du globbing. En gros, l’étoile indique que tu t’en fiches de ce qu’il y a devant .out ou .exe dans cet exemple, si quelque chose se termine par ça, c’est ignoré. Pour ignorer quelque chose dans un dossier, tu pourrais avoir quelque chose du genre mondossier/* et POUF, tous les fichiers de mondossier/ sont ignorés. En gros, le globbing va fonctionner comme le globbing de ton shell (Bash, Zsh, Fish,…)

Par exemple, voici un dépôt un peu plus complexe que ce qu’on est en train de faire (figé lors d’un commit fixé). Tu peux voir dans mon .gitignore qu’il y a pas mal d’extensions de fichiers qui sont ignorées, mais j’ai aussi _minted* et auto-generated* qui sont des dossiers ignorés, et pas juste leur contenu qui est ignoré (l’étoile est là pour ignorer tous les dossiers dont le nom commence par ce qui précède l’étoile). J’ai aussi ignoré le dossier .dart_tool/ qui lui pour le coup n’a pas de globbing, ainsi que le fichier pubspec.lock, sans globbing non plus.

On est plusieurs dessus en fait…

Pas de panique ! Git a été créé pour ça, et il dispose d’une fonctionnalité de branchage permettant d’avoir plusieurs versions coexistantes d’un même fichier. Cela peut être très utile pour avoir soit plusieurs personnes travaillant sur un même projet, soit pour une même personne travaillant sur plusieurs fonctionnalités différentes, soit les deux. Ainsi, on a plusieurs version indépendantes que l’on pourra fusionner plus tard.

Par défaut une branche est créée lors de la création d’un dépôt qui s’appelle master. Pour créer une nouvelle branche, on peut donc utiliser la commande git checkout -b nomdelanouvellebranche.

$ git checkout -b nouvelle-branche
Switched to a new branch 'nouvelle-branche'

À partir d’ici, toute modification apportée aux fichiers du dépôt n’affecteront que la branche courante, nouvelle-branche donc, et les fichiers de la branche master resteront inchangés. Si jamais tu veux retourner pour une quelconque raison sur la branche master, il te suffira d’utiliser la commande git checkout master.

Si tu souhaites avoir une liste des branches du dépôt, tu peux taper git branch --list. La branche active sera marquée d’une étoile à côté de son nom.

$ git branch --list
  master
* nouvelle-branche

J’ai accidentellement modifié des fichiers sur la mauvaise branche, mais je n’ai pas encore fait de commits.

Tout va bien alors ! Tu vas simplement exécuter cette commande :

$ git stash

Ça va déplacer toutes tes modifications que tu n’as pas encore commit dans le stash, qui est une sorte d’emplacement temporaire, en dehors des branches. Normalement, ça va réinitialiser tes fichiers tels qu’ils étaient lors du dernier commit. Maintenant, change la branche sur laquelle tu travailles, par exemple tu si tu es sur la branche kevin, tu exécutes ceci :

$ git checkout kevin

Tes modifications sont toujours dans ton stack, et pour les restaurer, tu n’as plus qu’à exécuter

$ git stash pop

Et voilà, tu viens de déplacer tes modifications sur la bonne branche. Pour information, si tu as créé un nouveau fichier ou un nouveau dossier avec des fichiers, ils ne seront pas déplacés dans le stash, mais ils ne seront pas supprimés lors de la première commande. Tu auras juste à les commit sur ta nouvelle branche pour qu’ils cessent de se déplacer de branche en branche.

Du coup, Mathilde a bien avancé sur son code, et moi aussi, chacun sur notre branche. On fait comment maintenant ?

Au bout d’un moment, tu vas sans doute vouloir fusionner deux branches, par exemple tu as finis de développer une nouvelle fonctionnalité sur la branche nouvelle-branche et tu souhaites l’ajouter à la version stable de ton code qui se situe sur master. Dans ce cas, ce que tu peux faire, c’est retourner sur ta branche master, puis tu vas effectuer ce qu’on appelle un merge ; en gros, pour faire simple, tu vas appliquer les modifications de la branche que tu souhaites fusionner avec ta branche master sur cette dernière.

$ git checkout master
Switched to branch 'master'
$ git merge nouvelle-branche
Updating 133c5b6..2668937
Fast-forward
 projet.txt | 1 +
 1 file changed, 1 insertion(+)
 create mode 100644 projet.txt

Rappelle-toi que la commande merge ramène les commits de la branche spécifiée vers ta branche active, et pas forcément vers le master. Du coup, si tu est sur une branche mathilde et que tu effectues un git merge leon, tu vas ramener tous les commits de leon vers la branche mathilde. Ça peut être intéressant à faire si jamais un bug a été corrigé dans une autre branche ou qu’une fonctionnalité a été ajoutée et que tu veux en bénéficier dans ta branche active. N’oublie juste pas de tout bien commit avant de faire ton merge.

J’ai entendu parler de Github…

Tu commences à me plaire Enzo ! Github est un site web sur lequel tu peux héberger des projets libres ou open-source (si tu ne connais pas la différence, voici un article pour t’aider à comprendre, et un autre pour la route). C’est en particulier orienté pour les projets gérés par git, ce qui tombe bien car c’est ce qu’on utilise. Cela a pour avantage de pouvoir aisément partager ton code et d’assurer qu’il est bien sauvegardé quelque part d’autre que ton disque dur (un rm -rf est si vite arrivé). Et surtout, ça peut te permettre de collaborer avec d’autres personnes sur le même projet sans te casser la tête.

Git est à Github ce que le porn est à Pornhub.

J’aimerais tout de même te mettre au courant que Github n’est largement pas le seul site de ce genre à exister. Le concurrent le plus célèbre de Github est Gitlab, et personnellement j’utilise Gitea. Ces deux derniers peuvent même être hébergés en instances personnelles, comme ce que je fais avec Gitea (qui est beaucoup plus léger que Gitlab, mais avec quelques fonctionnalités en moins), et il existe encore plein d’autres alternatives, à toi de trouver les autres.

J’ai téléchargé un projet en zip

Ou bien, tu peux télécharger le projet directement via git. Eh oui ! git permet de gérer les dépôts dits distants, c’est à dire ceux qui sont hébergés sur un serveur en ligne, comme par exemple sur Github. Pour cela, il te faut te munir du lien vers le dépôt git, et le passer en argument de git clone. Par exemple, si tu veux télécharger de dépôt du petit logiciel de chat en réseau que j’ai codé durant ma L2 d’informatique, tu peux exécuter ceci :

$ git clone https://github.com/noalien/GL4Dummies.git
Cloning into 'GL4Dummies'...
remote: Enumerating objects: 682, done.
remote: Counting objects: 100% (682/682), done.
remote: Compressing objects: 100% (455/455), done.
remote: Total 3516 (delta 354), reused 509 (delta 215), pack-reused 2834
Receiving objects: 100% (3516/3516), 72.95 MiB | 2.13 MiB/s, done.
Resolving deltas: 100% (2019/2019), done.

Et c’est bon, tu as accès au répertoire GL4Dummies et au code source du projet. (Courage aux élèves de Paris 8 qui feront de la programmation graphique !)

Et si je veux créer mon propre dépôt sur Github

Dans ce cas là, c’est simple Brigitte. Il faut que tu te créés un compte sur Github, puis tu cliques sur le bouton + et New Repository. Tu lui donnes le nom que tu souhaites (en l’occurrence je le nomme temporary-repo car je vais le supprimer cinq minutes après l’écriture de ces lignes), et tu cliques sur Create Repository. Tu n’ajoutes rien avant, pas de description, pas de .gitignore, RIEN.

Et là, magie ! Github indique comment ajouter le dépôt distant à ton dépôt local.

$ git remote add origin https://github.com/Phundrak/temporary-repo.git

Et voilà, ton dépôt est lié au dépôt distant. Oui, juste comme ça.

Sinon, si tu souhaites d’abord créer ton dépôt sur Github puis sur ta machine, tu peux aussi très bien le créer sur Github (logique) puis le cloner sur ta machine comme je te l’ai montré avant.

Et du coup, comment je met tout ça en ligne ?

Bon ok, ce n’est pas aussi simple que ça. Une fois que tu as lié ton dépôt au dépôt distant, il faudra que tu mettes en ligne tes commits quand tu en auras l’occasion. Pour ce faire, tu n’as qu’à taper git push ; et la première fois, il faudra que tu indiques à ton dépôt où mettre en ligne précisément dans le dépôt distant, auquel cas tu ajoutes -u origin master pour cette première fois. Git te demandera donc tes identifiants Github pour pouvoir mettre tout ça en ligne.

$ git push -u origin master
Username for 'https://github.com': phundrak
Password for 'https://[email protected]':
Enumerating objects: 10, done.
Counting objects: 100% (10/10), done.
Delta compression using up to 8 threads
Compressing objects: 100% (7/7), done.
Writing objects: 100% (10/10), 940 bytes | 313.00 KiB/s, done.
Total 10 (delta 0), reused 0 (delta 0)
remote:
remote: Create a pull request for 'master' on GitHub by visiting:
remote:      https://github.com/Phundrak/temporary-repo/pull/new/master
remote:
To https://github.com/Phundrak/temporary-repo.git
 * [new branch]      master -> master
Branch 'master' set up to track remote branch 'master' from 'origin'.

Bon, là en nom d’utilisateur il y a le mien, faudra remplacer avec le tiens. Et ouais, ma vitesse de mise en ligne n’est pas fameuse, je suis sur une connexion 3G+ à l’heure où j’écris ces lignes, ne me juge pas. Bref, toujours est-il que je viens de mettre en ligne les fichiers du dépôt sur Github. Pas la peine de chercher le mien sur Github par contre, ça fera un bail que je l’aurai supprimé au moment où tu liras ces lignes.

Pour info, tu peux éviter d’avoir à taper ton identifiant et ton mot de passe à chaque fois que tu fais un push sur ton dépôt si tu indiques à Github ta clef SSH. Tu auras plus d’informations là (c’est à peu près la même merde pour Gitlab, Gitea et Cie).

Quelqu’un a fait des modifications depuis mon dernier commit, je récupère ça comment ?

Pour faire un exemple, je viens de créer un README.md sur Github directement. Ce type de fichiers est assez standard afin de présenter plus ou moins en détails le dépôt et le projet qui y est lié, et son contenu apparaîtra formaté sur la page du dépôt sur Github s’il est au format .md (Markdown) ou .org (org-mode, le Markdown d’Emacs avec lequel est écrit ce tutoriel, et qui est clairement supérieur à Markdown). Mais il n’est pas présent dans mon dépôt local, du coup je vais devoir le récupérer. On va donc entrer git pull.

$ git pull
remote: Enumerating objects: 4, done.
remote: Counting objects: 100% (4/4), done.
remote: Compressing objects: 100% (3/3), done.
remote: Total 3 (delta 0), reused 0 (delta 0), pack-reused 0
Unpacking objects: 100% (3/3), done.
From https://github.com/Phundrak/temporary-repo
   4380d87..8bd4896  master     -> origin/master
Updating 4380d87..8bd4896
Fast-forward
 README.md | 2 ++
 1 file changed, 2 insertions(+)
 create mode 100644 README.md

Je suis en train de travailler sur le même fichier que Ginette

Là, c’est un problème qui aurait pu être évité avec l’usage des branches dont je t’avais parlé plus haut, mais visiblement, vous êtes sur la même branche. Pas bien. Dans ce cas-là, met-toi d’accord avec Ginette pour savoir qui fait ses push en premier. Si le choix tombe sur Ginette, ou si elle a imposé sa vision des choses et a fait son push avant toi, Github va râler car tu n’es pas à jour. Dans ce cas ne panique pas, si tu n’as pas fait tes commits, lance la commande git stash ; ça va sauvegarder tes modifications dans un coin à part et va annuler tes modifications.

Github ne veut pas de mes pushs sur le dépôt de Gilberte, oskour !

Du calme Jean-Célestin. Cela veut tout simplement dire que tu n’as tout simplement pas les droits d’écriture sur son dépôt. Du coup, soit tu peux lui demander directement à ce qu’elle te donne les droits d’écriture si elle a confiance en toi, soit tu peux créer un fork puis une pull-request sur Github depuis ton fork où tu auras fait tes modifications.

Fork ? Pull request ? Que font des fourchettes et des pulls dans ce tuto ?

Ouhlà Billy, il va falloir remettre les choses au clair. Là il s’agit de quelque chose de spécifique à Github qu’à Git (d’où le fait qu’on en discute dans ce chapitre que le précédent).

Sur Github, il est possible de copier vers ton profil le dépôt de quelqu’un d’autre dans l’état où il est au moment du fork. Cela inclus les fichiers du master, mais également de toutes les branches du dépôt. Tu peux y penser en terme de super-branche dont tu deviens le propriétaire. Tu peux ainsi travailler comme bon te semble sur le code source sans que son propriétaire ne vienne t’engueuler car tu es en train de polluer sa base de code.

Si jamais il y a une modification dont tu es particulièrement fier, tu peux la soumettre au propriétaire du dépôt original (et à ses modérateurs et contributeurs s’il y en a) via ce qu’on appelle une pull-request. Cela signifie donc que tu demandes l’autorisation d’ajouter des commits à la base de code, et ces commits peuvent être lus et commentés par le propriétaire ou les modérateurs. Il peut y avoir une discussion entre toi et les autres personnes qui ont leur mot à dire, le code peut être temporairement refusé, auquel cas tu peux reproposer de nouveau commits sur la même pull-request jusqu’à ce que ton code soit définitivement accepté ou refusé. Dans tous les cas, cela mènera à la fermeture de ta pull-request, et tu pourras fièrement annoncer que tu as participé à un projet sur Github, ou bien avouer avec toute la honte du monde qu’il a été refusé.

J’ai remarqué un bug ou une erreur, mais je ne peux pas corriger ça moi-même

Eh bien dans ce cas-là, ouvre une issue Bernadette ; issue qui en français veut dire problème. Il s’agit d’un système de Github te permettant de signaler quelque chose aux propriétaires du dépôt, il peut s’agir d’un bug, d’une demande de fonctionnalité ou de proposition de modification d’autres fonctionnalités. Cela peut donner lieu à des discussions menant à la compréhension du bug, ou à une amélioration de ta proposition.

Si tu soumets un bug, avant d’ouvrir une nouvelle issue, assure-toi de bien savoir comment le bug se produit et peut se reproduire. Est-ce que le bug apparaît si tu utilise ou ouvre le logiciel d’une autre façon ? Est-ce que le bug apparaît ailleurs ? Est-tu sûr que le bug soit un bug ? Et si tu décides de le partager, assure-toi de partager un maximum d’information et tout ce que tu sais sur ce bug, en particulier les étapes et conditions pour le reproduire.

Les raccourcis et paramètres de Git

Comme j’en avais parlé plus haut, il est possible de configurer git de façon un peu plus poussée que simplement déclarer notre nom et notre adresse e-mail dans notre ~/.gitconfig. Il est par exemple possible de déclarer notre éditeur texte préféré, notre navigateur par défaut ou bien même des raccourcis qui pourront t’être bien utile. Ci dessous je te met une partie de mon fichier de configuration avec quelques-unes de mes préférences et pas mal de mes alias.

[core]
  editor = emacsclient -c
  whitespace = fix,-indent-with-non-tab,trailing-space
[web]
  browser = firefox
[color]
  ui = auto
[alias]
  a = add --all
  c = commit
  cm = commit -m
  cam = commit -am
  co = checkout
  cob = checkout -b
  cl = clone
  l = log --oneline --graph --decorate
  ps = push
  pl = pull
  re = reset
  s = status
  staged = diff --cached
  st = stash
  sc = stash clear
  sp = stash pop
  sw = stash show
a
Permet d’ajouter d’un coup tout nouveau fichier d’un dépôt en préparation au commit. On peut faire la même chose avec git add . si on est à la racine du dépôt.
c
Un raccourci pour commit, ça permet d’éviter quelques frappes de clavier d’écrire git c plutôt que git commit.
cm
De même pour cm qui évite de devoir écrire commit -m. On n’a plus qu’à écrire directement le message de commit après cm.
cam
Non, ce n’est pas un plan, c’est le même alias que cm mais qui en plus met automatiquement tous les fichiers modifiés ou supprimés, donc s’il n’y a pas de nouveau fichier à ajouter, même pas besoin de passer par un git a avant le git cam "j’aime les pâtes".
co
Pour aller plus vite quand on veut écrire checkout.
cob
Et pour en plus rajouter le flag -b pour la création d’une nouvelle branche.
cl
Pour quand tu voudras télécharger ce tutoriel en tapant git cl https://github.com/Phundrak/tutoriel-git.git plutôt que git clone https://github.com/Phundrak/tutoriel-git.git.
l
Te permet d’avoir le log un peu plus sympa et compact dont j’avais parlé plus haut.
ps
Pour faire un push plus rapidement.
pl
Et pour télécharger les derniers commits sur le dépôt plus rapidement.
re
Pour réinitialiser plus rapidement.
s
Pour rapidement savoir où tu en es dans ton dépôt, savoir ce qui a été modifié, ajouté, supprimé, déplacé, tout ça…
staged
Eh oui, Git n’a pas de fonction dédiée pour lister les fichiers en staging, du coup la voilà.
st
Pour sauvegarder tes modifications sur le stash plus rapidement.
sc
Pour supprimer ton stash plus rapidement.
sp
Pour rétablir le stash sur la branche courante plus rapidement.
sw
Pour rapidement savoir ce qu’il y a sur le stash.

Et c’est tout ?

C’est déjà pas mal ! Mais non, ce n’est certainement pas tout. Cependant, ce tutoriel n’a pour but de t’apprendre que les bases de Git et de Github, pas de tout t’apprendre ! Si tu souhaites aller plus loin, connaître plus de commandes (comme git blame ou git reset), ou bien connaître plus d’options, je ne peux que t’inviter à aller te documenter par toi-même sur le site de Git qui se trouve ici, ou bien à consulter des pages de manuel dans ton terminal via man git, man git-apply ou man git-cherry-pick (oui, il faut lier git et le nom de la commande par un tiret d’union).

Si jamais tu as une question, n’hésite pas à m’envoyer un mail à [email protected]. Si jamais tu trouves une erreur dans ce que je viens de dire dans ce tutoriel, ou si tu as une suggestion, c’est justement le moment de mettre en pratique ce que tu as lu un peu plus haut et d’ouvrir une issue sur Github sur le dépôt de ce tutoriel.